#26 - Apprenons-leur les bases !


Cavaliers, Débutants, promeneurs … Apprenons-leur les bases !

 

Souvent on me demande « Vous faites des balades ? », « Que faites-vous avec vos chevaux ? »

 

Cavalière depuis toute jeune, monter à cheval a toujours été une passion. Apprendre à le panser, le seller, à avoir « la bonne position », le « bon équilibre », pouvoir enchaîner un parcours d’obstacles ou dérouler une reprise, m’évader avec les copains en balade en chantant ou en s’tirant la bourre sur des allées galopantes … J’ai eu la chance d’avoir une monitrice en or, qui me laissait observer ses cours, qui m’emmenait avec elle mettre les chevaux en liberté dans le manège, et qui m’a toujours pousser vers le haut, vers la réflexion, vers des discussions passionnantes entre éducation du cheval, pédagogie à apporter aux cavaliers, qui me laissait observer les poneys en troupeau dans le manège et débriefer ensuite sur ce que j’avais vu.

Mon dieu, que j’aimerais revivre encore ces instants là, ces moments forts de ma petite vie, qui ont forgé Qui Je Suis aujourd’hui.

 

Il y a … tellement de choses qui se sont mis en place « après », une fois que j’ai mûris et expérimenté … !

Je viens tout juste de vivre une expérience quelque peu bouleversante, que j’en ai le besoin de coucher sur le papier le prise de conscience que ça m’amène.

 

Combien de cavaliers ai-je croisé et qui me disent « j’aime les chevaux, j’adore galoper », « j’ai peur, ils m’impressionnent mais je les trouve beaux ! », « je connais les chevaux, j’en ai côtoyé toute ma vie », « j’ai fais du cheval quand j’étais petit, je sais faire »… S'en suit généralement le récit de leur(s) expérience(s) et parfois ... ça fait peur !

 

Que savez-vous des chevaux ? Que sait on, globalement, aujourd’hui ?

 

Quelque soit l’endroit où j'ai enseigné ou visité, le tableau était assez simple.

Des chevaux/poneys en boxe, boxe paddock ou petit pré, connaissant leur boulot, leur habitudes avec évidemment, quelques chevaux moins « rôdé » parce qu’il est « difficile », « délicat », « nouveau », « jeune », ou avec sa « réputation » … Le cavalier arrivent, quelque soit son niveau, paye son heure de cours/balade, prépare son cheval et « yahoo » en carrière ou en extérieur.

 

D’un côté, pour le centre équestre, c’est plutôt positif d’avoir une cavalerie « sûre », qui fait « pas de vague », et soyons honnête, pour le client aussi, c’est plutôt sympa. (c’est à dire que … Combien ont arrêté après une grosse peur, une chute ou une mauvais pédagogie de l’enseignant ?)

 

... Heureusement, j'ai trouvé des exceptions, je pense notamment aux "Chevaux d'Arcand" Chez Claire V.

 

Combien de centres équestres proposent de l’observation de troupeau ? Combien d’entre nous sensibilisons le public à l’animal en lui même plutôt qu’à la pratique de l’équitation ?

 

Monter sur son dos est il une fin en soi ? Je ne dis pas qu’il ne faut pas monter à cheval, je dis que cela doit pouvoir faire partie d’une évolution et que ça ne devrait pas être la première étape, la première marche.

 

Reprenons mes exemples … « J’aime les chevaux, j’adore galoper ». Non, tu aimes la sensation du galop, tu aimes la puissance, la vitesse … Pas le cheval, le cheval est alors un moyen de te faire ressentir quelque chose d’agréable pour toi.

 

« J’ai peur, je suis impressionné(e) », on a souvent peur de ce qu’on ne connaît pas, de ce qui nous ferait lâcher prise, au risque que quelque chose nous échappe. Apprendre à lire le comportement des uns et des autres nous permet facilement de comprendre, d’adapter notre attitude, de savoir à quel moment je suis en sécurité et quand je ne le suis pas. Et donc accessoirement, pouvoir éviter certains accident "tout bête" mais fâcheux. 

 

« Je connais les chevaux, j’en ai côtoyé toute ma vie ». J’ai côtoyé des forêts toute ma vie, ce n’est pas pour autant que je connais toutes les variétés et que je sais comment poussent ou s’organisent chacun d’entre eux.

 

« Je sais faire du cheval », non. Tu sais peut être « monter » à cheval, « Faire des crêpes », mais pas « faire du cheval ». Ce n’est pas un objet, une chose ou une peluche. Au pire, tu sais garder ton équilibre dessus et le diriger, au mieux, tu sais le travailler dans le bon sens. (et c'est déjà bien et plutôt rare en fait !)

 

Mais là encore, ça ne veut pas dire qu’on sache « Qu’est ce qu’un cheval ».

 

De quoi a t il besoin dans sa vie ? Comment et pourquoi il réagit comme ci ou comme ça face à telle ou telle situation ? Comment voit il ? Comment se repère t il ? Comment s’organisent ils en groupe ? Quels sont les moyens de communication entre eux ? Comment dois-je m’y prendre pour l’approcher ou me présenter ? Comment dois je m’y prendre pour partager un instant avec lui ? Pourquoi se roulent-ils ? Est ce qu’il a froid, quand ? Se protègent ils des intempéries, dans quelles circonstances ? Quand dorment ils, et comment ils s’organisent ? Quand est il stressé et comment je m’en aperçois ? Pourquoi sont ils vifs puis calmes ? Comment je le remarque et dois je en déduire quelque chose ? Quels sont mes réactions quand ils agissent de telles ou telles façons et est ce la bonne méthode/façon ? Comment apprennent ils ? Comment est ce que j’apprends moi même ? Qu’est ce que ça mange un cheval ? Comment arrivent ils à trouver ce qu’ils leurs faut pour complémenter leur herbe ? …

 

 

 

Quand mettrons-nous enfin nos fidèles destriers à l’honneur ?

 

J’en ai vu des yeux briller de constater qu’un cheval peut décider de te suivre dans 15 hectares, juste parce que nous étions présents, intéressants et compréhensibles. J’en ai vu des gens verser des larmes pour toutes ces questions qu’ils ne s’étaient jamais posées, parce qu’on ne les avait jamais amené à cette réflexion. J’en ai vu des chevaux apaisés, sensibles, attentionnés parce que tout était simple, en place, fluide, ancré, juste … Je l’ai vu cette enfant de 6 ans, terrorisée, voulant arrêter l’équitation parce qu’elle tombait chaque séance dans un autre club, me hurlant au bout de deux mois de la laisser galoper à cru en extérieure. Je l’ai vu cette adolescente, fatiguée de se faire embarquer par son poney en extérieur, s’arrêter du galop au souffle en 4 séances.

 

Alors, oui, j’ai vu d’autres choses moins glorieuses. Des licols restés sur la tête des chevaux si bien que le frottement finis par des trous dans la peau, des yeux crevés parce qu’ils se sont accrochés, des tendinites à la chaîne parce le travail n’est pas adapté, des chutes plus ou moins violentes, des chevaux bouclés en boxe 23h/24, des chevaux en mal être, des humains justes pas informés ……

 

Ne deviennent mes ami(e)s que ceux avec qui on a pris la peine de discuter, de s’apprendre, se connaître. Ceux avec qui le respect est réciproque et naturel.

 

Avoir un partenaire équin, c’est pareil. Ne monte sur leur dos que ceux qui ont pris le temps de tout cela. Comment créer une harmonie, une connexion, une communication autrement ?

Non, nos chevaux ne sont pas des objets.

 

 

 

« Que faites vous avec vos chevaux » ?

 

On vous apprends à observer, à comprendre, à entrer en relation et pouvoir communiquer avec eux. On vous guide vers la plus enrichissante et épanouissante quête que je connaisse : la reconnexion à Soi. Et on vous accompagne à découvrir ce que l’Humain à très humblement nommé « la plus noble conquête de l’Homme ».

 

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Adeline (samedi, 10 novembre 2018 17:51)

    j'adore cet article, chaque fois je dis "je te présente d'abord mes chevaux, tu monteras dessus quand tu les connaîtras".

    Comme ça m'énerve quand je dis que j'aime les chevaux et on me répond "ha oui? tu montes à cheval?".

    Merci pour ces mots