#03 - Une rencontre super !

Nous avons eu l’occasion de passer une après-midi chez les Chevaux d’Arcand avec Claire Vandenbulcke.

Une rencontre tellement pleine de sens, ça fait un bien fou de rencontrer des gens qui partagent nos convictions, des professionnels qui sont sur la même longueur d’onde.

 

Dans nos échanges, Claire à demandé « Qu’est ce que c’est que la présence » ?

Jean-Guillaume et moi-même sommes deux intuitifs, si bien qu’il nous arrive de ressentir et faire des choses sans pour autant arriver à l’expliquer de façon claire et concise.

 

La présence, pour nous, se résume à s’ancrer, retourner en Soi, prendre Conscience de ce que nous sommes par le biais de respirations énergétiques entre autre.

 

Claire fractionne cela en trois concepts fondamentaux : la perception panoramique contemplative, habiter le corps physique et habiter la sphère émotionnelle.

 

Pour savoir avec quelle base nous partons, s’en suit trois questions : Comment te sens tu, ici et maintenant ? Comment ressens tu l’air de travail ? Comment ressens tu l’extérieur ?

 

C’est tellement plein de sens … C’est ce que j’essaye d’exprimer lorsque je parle de cohérence. Si à l’intérieur de moi je me sens indécise, mal à l’aise comment puis-je demander à mon cheval ou à l’Autre d’être complètement sûr de moi ? Comment mes demandes pourraient être claire ? Si je suis énervée pour X raisons, comment imaginer que ça puisse être agréable pour le cheval et favoriser une ambiance sereine ?

 

J’ai eu l’occasion d’expérimenter ça, malgré moi, en cours alors que j’étais nerveuse, brassée par mon quotidien. Mine de rien, une tension s’installe et les chevaux y sont réceptifs et ça ne favorise pas un climat d’accueil et de partage.

L’inverse se constate aussi. Le cavalier pas sûr de lui, comme dans l’attente du démarrage intempestif de son cheval, et moi, permettant de faire descendre la pression, rassurer le couple pour que la relation/pression s’allège et que la séance soit constructive.

 

Je me suis rendue compte que c’est quelque chose que je fais régulièrement, demander simplement comment se sentent les cavaliers, s’ils ont passé une bonne semaine, s’ils se sentent bien, là, tout de suite. Offrir un climat d’échange et de confiance dans mes séances permet aux cavaliers de pouvoir se livrer, de revenir à leurs émotions, à ce qui se passe en eux et d’adapter la séance si besoin.

Amener à se poser la question sur la façon de ressentir l’air de travail et l’extérieur nous permet de comprendre que nous sommes aussi en lien avec ce qui nous entoure, que nous sommes influencer par les événements et énergies extérieures.

 

Avec Claire, nous nous rejoignons aussi sur le travail du cheval. C’est à dire que nous proposons / invitons au lieu d’exiger. Vouloir avoir une relation avec son cheval, le laisser s’exprimer, veut aussi dire qu’il peut dire « non ». Si je vous oblige toujours à faire ceci et cela, nous sommes dans une relation qui ne va que dans un sens, ce n’est plus une discussion ou un échange.

 

C’est encore très discuté dans le monde du cheval même si nous ne sommes heureusement pas les seules à mettre cela en place.

 

J’en ai entendu des choses à ce sujet avec lesquelles je ne suis pas forcément d’accords …

« Chez les chevaux, il y a des Dominants et des dominés et le dominant mange en premier ». Non, en strict liberté, donc à l’état sauvage, les chevaux n’ont pas de dominant qui mange en premier puisque les ressources ne sont pas restreintes. Il y en a pour tout le monde donc aucune raison qu’il y ai de compétition. Au pré, les chevaux mangent l’herbe et aucun ne va taper les autres pour en manger plus. Les étalons se bousculent (fort ok…) mais c’est parce que la ressource « jument à saillir » est limitée. Et qui dit « Dominant » dit par conséquent « soumission ». Autrement dit, si je dis « tu fais ça » alors tu t’exécute, soumet toi à ce que je te demande. Et lorsqu’il refuse, alors on agit plus fortement, on l’oblige, on utilise des moyens coercitifs … Ce n’est pas sur ce chemin que nous construisons une relation saine, à mon sens, et ce n’est pas sur ces bases que nous voulons avancer.

On ne peut pas discuter, échanger, se nourrir de l’Autre par la force et la contrainte. Non, nous n’avons pas besoin d’être dominant ou leader pour avancer avec le cheval !

 

C’est là où c’est discuté … « Oui mais alors ça veut dire quoi ? Comment je l’amène à faire ce dont j’ai envie ? ». Comprend le, discute, écoute le et soit intéressant, assez pour qu’il veuille le partager avec toi.

Prenons l’exemple d’un cheval qui se ploie mal d’un côté, il y a deux façons de répondre. Soit j’utilise la force et je le bloque soit je prends le temps, en demandant peu au début puis petit à petit un peu plus. Je cherche à comprendre ce qui le bloque, peut être a t il besoin de voir un ostéo ?

 

Avec Quaoline, on discute. Au début, c’était compliqué. Elle a eu l’habitude de discuter avec Jean-Guillaume, d’être écoutée et donc de dire « oui » … ou « non » ! Ça remonte des schémas de pensée, des questionnements personnels … Des fois, elle dit des choses que je n’ai pas envie d’entendre …

Hier, elle a hennit à l’entrée du pré. J’ai eu l’impression qu’elle nous appelait, qu’elle s’ennuyait. Nous avions des choses à faire, mais ça pouvait attendre alors j’y suis allée. Nous avons marché dans le village, tantôt c’est elle qui empruntait un chemin, tantôt c’était moi qui lui proposait d’en emprunter un autre. Toutes transitions montantes ou descendantes n’a été qu’une proposition, fine, discrète. Elle s’est prêté au jeu volontiers et se plaçait naturellement à mes côtés. Dans le pré, en liberté, c’était pareil. C’était un jeu et ça nous a épanouie toutes les deux. Nous étions à l’écoute l’une de l’autre, dans un échange et une discussion simple.

Elle a fait comprendre qu’elle voulait retourner dans son ancien pré, certainement pour les copains. C’est douloureux de voir ça. Elle est là, devant la maison, pour nous c’est très confortable. Elle n’est pas seule, elle a plein de vaches comme copines mais ce ne sont pas des chevaux. Du coup, nous recherchons activement un cheval à placer en pension ou peut être à confier pour lui tenir compagnie et qu’elle puisse parler sa langue. Donc il ne s’agit pas de devenir son esclave, de « céder », d’être dominant ou dominé mais de la prendre en compte, simplement.

 

To be continued,

Adeline

 

Merci, Claire !

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